Article : Energie

Une facture électrique sous haute tension

4.6.2013, Pascal Vermot / La suppression du nucléaire d’ici à 2050 entraînera une augmentation des coûts. Photo: Jules_Kitano/shutterstock.com

Les consommateurs paieront leur courant plus cher l’an prochain. L’augmentation, quoique modérée, augure des factures encore plus salées les années suivantes. Explications.



La nouvelle a fait l’effet d’un coup de semonce. En annonçant début mai que, suite à une décision du Tribunal fédéral, il se voyait contraint de rembourser 323 millions de francs aux centrales de production électrique, Swissgrid avertissait qu’il ne serait pas en mesure de maintenir ses tarifs pour 2014. Le propriétaire et exploitant du réseau électrique suisse signifiait par là même être dans l’obligation de répercuter cette somme sur les consommateurs finaux. Si le montant articulé par Swissgrid se veut relativement modéré – 13 fr. 50 par an pour un ménage de quatre personnes dont la consommation annuelle s’élève à 4500 kilowattheures –, ce n’est malheureusement qu’un début.

A l’origine, l’annonce de Swissgrid n’était que la conséquence d’un bras de fer entre le propriétaire du réseau et les sociétés électriques concernant un aspect technique précis: les prestations de services système touchant au transport de l’électricité. «Il s’agit des dispositifs de sécurité qui doivent équilibrer en permanence l’offre et la demande sur le réseau, en injectant par exemple de l’énergie critique pour faire face à une augmentation subite de la consommation ou pour pallier une chute brutale de l’électricité produite», explique Franco Romerio-Giudici, maître d’enseignement et de recherche à l’Institut des sciences de l’environnement de l’Université de Genève. Des prestations de ce type perçues en 2009 et 2010 par Swissgrid doivent aujourd’hui être remboursées aux centrales électriques… grâce à la générosité bien involontaire des consommateurs, lesquels y vont de leur poche.

D’autres facteurs vont rendre la note d’électricité encore plus salée ces prochaines années. En première ligne: l’obsolescence du réseau de lignes à haute tension helvétique. Essentiellement construit entre 1950 et 1980, celui-ci doit être modernisé. «Swissgrid devra consentir de gros investissements, lesquels seront répercutés sur les consommateurs», prévient Franco Romerio-Giudici. Résultat: Swissgrid annonce déjà le renchérissement de 19% des tarifs pour l’utilisation du réseau en 2014. Et un renforcement de la tendance haussière à partir de 2015. De leur côté, les compagnies électriques, propriétaires des réseaux basse et moyenne tension, pourront augmenter leurs tarifs grâce à la décision des autorités fédérales d’augmenter le taux d’intérêt qui sert de base de calcul pour fixer leurs prix.

Le coût des énergies durables en question

Pour les particuliers, les tarifs liés à l’utilisation du réseau sont loin d’être anodins. Ils entrent pour près de 40% du prix du kilowattheure total, un poids comparable à celui de l’électricité réellement consommée. Le solde est composé de taxes diverses, dont la rétribution à prix coûtant (RPC), un instrument mis en place en 2009 et qui ponctionne un supplément de 0,45 centime par kilowattheure utilisé pour financer des installations d’énergie issue du développement durable: solaire, hydroélectricité, éolien. Or, sur ce front-là également, la situation pourrait se compliquer.

Aujourd’hui payée par l’ensemble des consommateurs, y compris la grande industrie, la RPC pourrait bientôt être à la charge exclusive des petits et moyens consommateurs. En février, le Conseil fédéral s’est déclaré favorable à une initiative parlementaire allant dans ce sens, ce qui est de mauvais augure. «La modification de 0,45 centime est du seul ressort du Conseil fédéral», note Matthieu Buchs, responsable suppléant de la communication de l’Office fédéral de l’énergie (OFEN). Si ce dernier souligne que l’initiative devra encore être traitée par le Conseil des Etats cette année, il mentionne toutefois que la Commission de l’environnement, de l’aménagement du territoire et de l’énergie (CEATE-E) s’est d’ores et déjà prononcée pour une hausse jusqu’à 1,5 centime par kilowatt-heure. Soit trois fois le montant en vigueur actuellement.

Des prix historiquement bas

Ironie du sort, les prix n’ont jamais été aussi bas sur le marché de gros de l’électricité. Par un effet pervers, ce sont les petits et moyens consommateurs qui en font les frais. Sont-ils donc les grands exclus de la semi-libéralisation du marché de l’électricité?

Si l’industrie comme le grand public ont profité ces dernières années de tarifs relativement peu élevés, Jean-Marc Revaz, président de la Commission énergie et environnement de la FRC, n’est pas loin de le penser. «En tant que consommateurs, nous n’avons aucun levier pour faire face aux grands distributeurs. Nous n’avons pas le choix de notre prestataire, ni la possibilité de demander un dédommagement suite à une panne de réseau, par exemple.» Un constat qui justifie plus que jamais la mission de la commission de la FRC, afin de rééquilibrer quelque peu la balance entre petits et gros consommateurs.

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Interpellation des grands distributeurs

 
Nous demandons aux distributeurs

  • cesser le marketing agressif sur les fraises, mais également sur d’autres denrées hors saison, que ce soit en rayon ou dans les différentes publications destinées à vos clients (catalogues, magazines, journaux, newsletter, etc.) ;
  • renoncer à disposer les fraises espagnoles aux endroits stratégiques de vos points de vente, à savoir en face de l’entrée, sur des ilots dédiés, ou en tête de gondoles ;
  • ne pas recourir à des mises en scène pour vendre la fraise hors saison (à savoir jusqu’en avril), en l’associant par exemple à de la crème et des tartelettes. Une demande valable aussi pour d’autres denrées, comme les asperges du Pérou associées à de la mayonnaise, viande séchée ou autre ;
  • indiquer clairement, de manière bien visible et transparente le pays de provenance ainsi que les noms des producteurs de fraises importées, que ce soit sur les affichettes qui accompagnent ces fruits en rayon, dans les publicités ou sur le dessus des barquettes ;
  • ne plus utiliser de formulations qui peuvent induire en erreur le consommateur sur la saison de la fraise en Suisse. Une demande valable pour la mise en rayon, ainsi que toute publication ;
  • être en mesure de prouver toute allégation de durabilité concernant l’assortiment.

Les dates de la tournée romande #Ramènetafraise

29.05.21Marché de Boudry (NE)
01.06.21Marché de Neuchâtel (NE)
02.06.21Marché de La Chaux-de-Fonds (NE)
04.06.21Marché de Fleurier (NE)
05.06.21Gare de Lausanne (VD)
12.06.21Gare de Genève (GE)
08.06.21Place fédérale (BE)
12.06.21Marché de Delémont (JU)
15.06.21Gare de Delémont (JU)
19.06.21Marché de Fribourg (FR)
27.09.21Festi’Terroir Genève (GE)
28.08.21Festi’Terroir Genève (GE)
28.08.21Objectif Terre Lausanne (VD)
29.08.21Festi’Terroir Genève (GE)
29.08.21Objectif Terre Lausanne (VD)
09.09.21Semaine du goût Sion (VS)
25.09.21Concours suisse des produits du terroir Courtemelon (JU)
26.09.21Concours suisse des produits du terroir Courtemelon (JU)
05.10.21Les Jardins du Flon, à Lausanne (VD)
16.10.21Epicerie fine Côté Potager, à Vevey (VD)