24.9.2015, Anne Onidi / Source: Shutterstock/JuliusKielaitis
L'an dernier déjà, nos confrères d'Altroconsumo découvraient lors d'un test comparatif qu'un modèle Golf consommait 50% plus de carburant que ne l'annonçait le constructeur allemand. L'organisation italienne a lancé une action collective pour réclamer un dédommagement à Volkswagen.
Cinq cent deux euros par an. C’est le prix moyen que doivent débourser les conducteurs de la Golf 1.6 TDI BM 77 KW pour payer le surplus d’essence non déclaré par VW. Ce constat affligeant, c’est l’organisation pro-consommateurs italienne Altroconsumo qui l’a fait lors d’un test comparatif en septembre 2014. Entre les valeurs de consommation annoncées par le constructeur et celles mesurées par nos confrères: 50% d’écart que quelqu’un doit bien assumer. « Pas le consommateur en tout cas! » a conclu Altroconsumo. L’association a donc lancé une action collective de grande envergure contre le géant Volkswagen en réclamant de ce dernier qu’il indemnise les possesseurs de ce modèle. Pour l’heure, impossible de dire si ce procès a une chance d’aboutir positivement, puisque c’est le 2 octobre qu’aura lieu à Venise l’audience d’acceptation ou de refus de l’action.
Des tests obsolètes
L’association italienne n’est pas la seule à s’attaquer à cette piètre information faite aux automobilistes. Les Belges de Test-Achats dénoncent eux aussi « le caractère irréaliste des chiffres de consommation et d’émissions polluantes publiés par les constructeurs ». Pour nos confrères, ces données sont mesurées dans des conditions totalement déconnectées de la réalité actuelle. Le programme d’analyse date ainsi des années 1970 et n’a pas été adapté depuis 1997. Il laisserait ainsi trop de failles, dans lesquelles les fabricants peuvent se glisser.
Selon Test-Achats, quantités de trucs existent pour booster les résultats de tests de consommation et d’émissions: amélioration de l’aérodynamisme à l’aide de bandes adhésives, mâchoires de frein desserrées pour réduire les frictions, utilisation d’huiles de moteur spéciales… et autres manigances manifestement plus sérieuses visant à récolter les chiffres les plus séduisants. Dans ce contexte chaotique, les organisations de consommateurs européennes réclament donc de troquer ce protocole de tests contre un autre, plus proche des conditions réelles de circulation. Le Parlement européen et la Commission européenne ont proposé d’introduire le nouveau programme en 2017. A voir s’ils sauront résister aux pressions des industriels, redoute l’association de consommateurs belge.
Une vraie action contre les logiciels manipulateurs
Quant au Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC), il a transmis une lettre aux commissaires européens liés à l’industrie, aux transports et au climat. Ses revendications: des plans concrets pour améliorer la procédure des tests de véhicules et une enquête sur les éventuelles utilisations de logiciels manipulant les tests. L’affaire Volkswagen, on l’aura bien compris, ne concerne pas que les Etats-Unis et s’avère bien plus qu’une tricherie industrielle. Elle met en effet en lumière un système global défaillant, gangréné par les lacunes législatives. Des lacunes que les organisations de consommateurs comptent bien faire combler!
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