Article : Livraison à domicile

Uber Eats mange les pourboires

3.2.2021, Sandra Imsand et Robin Eymann

Les sommes supplémentaires versées en fin d’année par les clients satisfaits n’ont pas été reversées aux destinataires. La compagnie a fait volte-face depuis.



S’il est un domaine qui n’a pas connu la crise, c’est celui des services de livraison de repas à domicile. Particulièrement sollicités comme relais entre restaurateurs et clients, Uber Eats, Smood et consorts avaient comme atout de faciliter la livraison sans contact. Et le pourboire, alors?

Sites et applications y ont pensé puisqu’il est possible d’intégrer une bonne-main, directement à la commande ou après coup. Uber Eats précise: «Les pourboires sont facultatifs et constituent une autre façon de dire merci. Votre pourboire est intégralement reversé aux coursiers.» Or, dès le 1er novembre, ses livreurs n’ont plus touché un centime, selon la RTS. Une situation constatée dans le canton de Genève. Ailleurs, les coursiers recevraient, semble-t-il, leur bonus. Entre 250 et 400 francs par mois pour un plein temps, selon les témoignages.

Ping-pong

Qu’en est-il? La situation a changé du tout au tout à Genève et environs en quelques mois. Les livreurs sont passés d’un statut d’indépendant à employé. Ceux d’Uber Eats sont rémunérés désormais par Chaskis. Cette entreprise a répondu à nos confrères que la décision de ne plus reverser les pourboires était liée à son seuil de rentabilité (le salaire minimum a augmenté à 23 francs l’heure, ndlr). Elle a fait machine arrière, sous la pression des syndicats, pour les pourboires de décembre. Le versement rétroactif de novembre reste, lui, ouvert.

En réponse à nos questions, Uber Eats se distancie: «Chaskis est une société tierce, sans lien autre avec nous qu’un accord commercial de mise en relation.» La firme précise par ailleurs ne pas prélever de commission sur les pourboires: «Concernant les montants versés par Chaskis (…), ce sont des décisions sur lesquelles nous n’avons pas de contrôle.» Cependant, Uber Eats suit la situation car elle écorne son image. A la demande de la FRC, elle a modifié la mention indiquant que le pourboire est reversé entièrement aux coursiers. Sur Genève, désormais, il est inscrit que la somme est remise aux sociétés de livraison. Le client qui veut être certain que l’argent ira dans la bonne poche, continuera de remettre de l’argent liquide… de la main à la main.

Pratiques contrastées au restaurant

Une douzaine d’enquêteurs de la FRC ont voulu voir quelles étaient les pratiques concernant la bonne main. Ils ont visité une trentaine de restaurants romands. Les résultats n’ont pas permis de dégager une image claire, les habitudes différant fortement d’un établissement à l’autre.

Ainsi, certains employés au service retirent eux-mêmes les sommes qui leur reviennent de la bourse à la fin de la journée, d’autres font pot commun et se répartissent le tout à la fin de la semaine ou du mois, avec ou sans l’intervention du patron.

10%
Les pourboires représentent un dixième du salaire net mensuel, selon les témoignages reçus par nos enquêteurs en début d’année 2021.

Dans certains restaurants, seul le personnel de salle bénéficie du pourboire tandis que dans d’autres, la cuisine est également intéressée au pourboire (avec une répartition parfois indiquée comme 2/3 de la somme totale pour la salle et 1/3 pour les cuisiniers).

Bonne nouvelle: les commissions liées au paiement de la bonne main par carte de débit ou de crédit n’ont pas l’air d’être retirées de ce que touchent les employés.

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Interpellation des grands distributeurs

 
Nous demandons aux distributeurs

  • cesser le marketing agressif sur les fraises, mais également sur d’autres denrées hors saison, que ce soit en rayon ou dans les différentes publications destinées à vos clients (catalogues, magazines, journaux, newsletter, etc.) ;
  • renoncer à disposer les fraises espagnoles aux endroits stratégiques de vos points de vente, à savoir en face de l’entrée, sur des ilots dédiés, ou en tête de gondoles ;
  • ne pas recourir à des mises en scène pour vendre la fraise hors saison (à savoir jusqu’en avril), en l’associant par exemple à de la crème et des tartelettes. Une demande valable aussi pour d’autres denrées, comme les asperges du Pérou associées à de la mayonnaise, viande séchée ou autre ;
  • indiquer clairement, de manière bien visible et transparente le pays de provenance ainsi que les noms des producteurs de fraises importées, que ce soit sur les affichettes qui accompagnent ces fruits en rayon, dans les publicités ou sur le dessus des barquettes ;
  • ne plus utiliser de formulations qui peuvent induire en erreur le consommateur sur la saison de la fraise en Suisse. Une demande valable pour la mise en rayon, ainsi que toute publication ;
  • être en mesure de prouver toute allégation de durabilité concernant l’assortiment.

Les dates de la tournée romande #Ramènetafraise

29.05.21Marché de Boudry (NE)
01.06.21Marché de Neuchâtel (NE)
02.06.21Marché de La Chaux-de-Fonds (NE)
04.06.21Marché de Fleurier (NE)
05.06.21Gare de Lausanne (VD)
12.06.21Gare de Genève (GE)
08.06.21Place fédérale (BE)
12.06.21Marché de Delémont (JU)
15.06.21Gare de Delémont (JU)
19.06.21Marché de Fribourg (FR)
27.09.21Festi’Terroir Genève (GE)
28.08.21Festi’Terroir Genève (GE)
28.08.21Objectif Terre Lausanne (VD)
29.08.21Festi’Terroir Genève (GE)
29.08.21Objectif Terre Lausanne (VD)
09.09.21Semaine du goût Sion (VS)
25.09.21Concours suisse des produits du terroir Courtemelon (JU)
26.09.21Concours suisse des produits du terroir Courtemelon (JU)
05.10.21Les Jardins du Flon, à Lausanne (VD)
16.10.21Epicerie fine Côté Potager, à Vevey (VD)