18.6.2015, Joy Demeulemeester / Shutterstock / docstockmedia
Lors de son séjour en Suisse, la cousine du Canada doit être hospitalisée d’urgence. Qui paie les soins et comment s’assurer que nos hôtes soient bien couverts en cas de pépin?
Une maîtresse ou un maître de maison parfait aura certainement à cœur de choyer ses visiteurs et de leur faire découvrir les beautés et spécialités régionales. Mais qu’adviendrait-il si ces invités se cassaient la figure sur les pavés de Gruyère ou développaient une intolérance maladive au chasselas? Une personne en vacances en Suisse est-elle toujours bien assurée au cas où elle nécessite des soins?
Pour les voyageurs en provenance d’un pays membre de l’Union européenne, de l’Islande, de Norvège ou du Liechtenstein (AELE), c’est assez simple: c’est l’assurance maladie à laquelle ils sont affiliés dans leur pays qui paie. Ces hôtes ont ainsi droit aux soins médicaux en cas de maladie, d’accident non professionnel ou de maternité lors de leur séjour temporaire en Suisse. Mais il faut toutefois que le problème de santé survienne de manière imprévue. La partie administrative est gérée en Suisse par l’Institution commune LAMal, basée à Soleure, qui se charge de vérifier le droit aux prestations, de coordonner le règlement des frais médicaux, de même que la facturation qui s’ensuit à l’attention de l’assureur compétent à l’étranger.
Pour les ressortissants de pays hors AELE, c’est bien plus complexe. La prise en charge va en effet dépendre de la convention de sécurité sociale que la Suisse aura négociée, ou non, avec le pays de provenance; et si l’accord couvre ou non le risque accident et/ou maladie.
Sur le site de l’Office fédéral des assurances sociales (OFAS), toutes ces conventions sont en ligne. Elles sont pourtant difficiles à lire et à interpréter correctement. La convention signée avec le Chili, par exemple, comprend l’assurance maladie, mais pas les accidents, et uniquement pour les retraités. Si le visiteur vient du Canada ou des Etats-Unis, ni la maladie, ni les accidents ne figurent dans la convention. Enfin, si la cousine vient du Sénégal ou du Kosovo, il n’y a carrément pas de convention.
Hors UE et AELE, il faut donc conseiller à son hôte de vérifier auprès de son assurance si ses frais en cas d’urgence sont bien couverts lors d’un séjour en Suisse et à quelles conditions. Rappelons, qu’en matière d’assurances, une confirmation écrite est toujours de bon aloi. Il se peut aussi, selon la nationalité du voyageur, qu’une autorisation de séjour soit à demander aux autorités suisses. Parfois une attestation d’assurance est alors exigée ou le nom de quelqu’un qui se porterait garant au cas où.
Dernière option: il existe des assurances privées pour « hôtes étrangers ». Les divers produits se dénichent facilement sur internet. Ils proposent de prendre en charge les frais médicaux de ses invités. Leurs conditions générales d’assurances (CGA) comportent de nombreuses limites et il faut les conclure dès les jours qui suivent l’arrivée du visiteur en Suisse. Les primes sont pour le moins coquettes et il ne serait pas surprenant que les globetrotteurs trouvent une assurance voyages dans leur pays à meilleur prix.
Au manuel de savoir-vivre de la Baronne de Rothschild, la FRC vient donc ici d’ajouter un chapitre précieux : de l’art de bien assurer ses hôtes.



