27.10.2015, Anne Onidi

Huit pâtisseries à bosse se sont affrontées sur un stand FRC. Pour les départager, 100 enfants se sont mis dans la peau d’un dégustateur.

Mine concentrée et écriture appliquée. Pour un peu, les bénévoles jurassiens de la FRC se seraient cru plongés dans une salle de classe un jour de semaine. Cependant, les narines frémissantes et la mastication consciencieuse précisent le décor: les bancs ne sont pas d’école mais de fête, et c’est à un exercice extrascolaire que les jeunes participants se livrent. Celui de goûter, d’analyser et de noter une assiette de deux madeleines, dont la composition varie pour chaque enfant… autant dire un dispositif anticopie infaillible!

Les 26 et 27 septembre dernier donc, pendant que le jury adulte du Concours suisse des produits du terroir décernait ses prix aux spécialités artisanales à Courtemelon (JU), le maxi-jury junior de la FRC dégustait des pâtisseries issues des principales grandes enseignes de distribution selon le protocole établi par l’équipe des tests de l’association. Comme des experts! Ils devaient identifier pour chaque gâteau la présence ou l’absence de beurre de manière gustative et olfactive, décrire les arômes, évaluer la consistance et attribuer une note de 1 à 6.

De cet examen des sens, c’est la madeleine de Denner, l’une des moins chères du test, qui sort vainqueur. La belle se taille un écart confortable avec ses poursuivantes, et écope d’une jolie moyenne de 5,12. Loin derrière, la madeleine pur beurre de Migros obtient, elle, un 4,83. Avec un 4,33 de moyenne, les mini-madeleines de Saint Michel (groupe Andros) se classent bonnes dernières et laissent à une majorité de dégustateurs un goût pâteux dans la bouche…

Des additifs à foison

Elles ont beau avoir eu l’honneur de figurer au menu de la grand-messe romande du terroir, les madeleines de notre test n’ont malheureusement pas grand-chose d’artisanal. Il suffit d’ailleurs de scruter la liste d’ingrédients pour le constater.

Aucune d’entre elles n’est totalement fidèle à la recette originale, et toutes contiennent des additifs agissant sur la consistance du produit. Le sorbitol, une substance utilisée pour humidifier les gâteaux et déconseillée aux enfants car cause de diarrhées et de ballonnements, figure dans cinq produits sur huit. Exceptions: Bonne Maman, Bon appétit (Aldi) et Saint Michel. A noter que le produit Bonne Maman, le plus cher de la sélection, fait figure de bon élève en matière de composition, avec un score de 61%.

Cinq concurrents sont pur beurre, à l’exception de Coop Qualité & Prix, Bon appétit et Saint Michel, qui y ajoutent de l’huile de colza. Et pour savourer des madeleines aux œufs issus d’élevages au sol, le choix s’avère plutôt restreint: seuls Denner, Coop et Migros remplissent cette condition. (Lire aussi le décryptage du Petit Beurre dans notre dossier « Emballages trompeurs »).

Voir le test complet sur test.frc.ch