Article : Votation

Multinationales responsables: et si la Suisse montrait l’exemple?

12.3.2019, Laurianne Altwegg

Eclairage sur l’initiative populaire du point de vue des consommateurs.



«Les entreprises ayant un siège en Suisse doivent veiller à ce que leurs activités commerciales respectent les droits humains et les normes environnementales »: une évidence souvent bafouée et qui a des conséquences sur les produits à la disposition du consommateur. C’est pourquoi la FRC soutient l’initiative qui entend faire respecter ces principes fondamentaux. Explications.

Agir sur les mauvais élèves

Prenons Syngenta, géant de l’agrochimie basé à Bâle. L’entreprise continue à commercialiser du Paraquat dans nombre de pays, alors même que ce pesticide est interdit depuis 1989 en Suisse et depuis 2007 en Union européenne du fait de sa dangerosité. L’utilisation de cet herbicide hautement toxique et écotoxique peut provoquer de graves problèmes de santé (lésions oculaires, brûlures, risques accrus de développer la maladie de Parkinson, effets endocriniens, etc.), voire entraîner la mort.

La ligne de défense du groupe bâlois est la même depuis des années: le Paraquat ne serait pas dangereux s’il est utilisé conformément aux instructions. Sur le terrain, on constate cependant que les méfaits et précautions d’emploi du produit sont inconnus des ouvriers agricoles. D’ailleurs, même en Europe où les normes de sécurité au travail sont plus strictes, l’interdiction a été décrétée en raison d’une exposition potentielle des travailleurs jugée trop élevée. C’est pourquoi l’expertise menée par Public Eye et l’European Center for Constitutional and Human Rights (ECCHR) conclut que «Syngenta porte atteinte à des droits humains élémentaires en vendant son Paraquat».

Quelle importance pour le consommateur?

Si le client achète un vêtement dont le coton provient d’Inde, ce dernier aura certainement subi un traitement au Paraquat. Même constat si l’huile de palme qui entre dans la composition du produit pour la vaisselle vient d’Indonésie ou des Philippines. Idem encore si le caoutchouc contenu dans les pneus est issu de Thaïlande, d’Indonésie ou de Malaisie. Or, pour le consommateur, impossible de connaître l’origine et les conditions de production des composants de ses T-shirts, de ses produits ménagers ou des pneus de sa voiture par exemple, puisque la déclaration de ces éléments n’est pas obligatoire. Il n’est donc pas en mesure d’agir de manière responsable s’il le souhaite et d’influer ainsi sur le marché.

Que changerait l’initiative?

Certes, Syngenta n’est pas le seul producteur de Paraquat; elle en est toutefois le numéro un. Si l’initiative était acceptée, elle devrait reconnaître que les conditions pour une utilisation sans danger de cet herbicide ne sont pas réunies et cesser sa commercialisation. Cette déclaration aurait certainement un impact sur les autres entreprises qui vendent ce pesticide, voire sur les pays qui ne l’ont pas encore interdit. Cela pourrait mener à réduire son épandage et améliorer ainsi la composition des produits vendus au grand public. Rendre l’offre plus éthique et durable à terme, voilà qui serait bienvenu pour quiconque souhaite acheter de manière responsable.

Devenez membre

Notre association tire sa force de ses membres

  • Vous obtenez l’accès à l’ensemble des prestations FRC
  • Vous recevez notre magazine FRC Mieux choisir
  • Vous pouvez compter sur notre équipe d’experts pour vous défendre
Devenez membre

Interpellation des grands distributeurs

 
Nous demandons aux distributeurs

  • cesser le marketing agressif sur les fraises, mais également sur d’autres denrées hors saison, que ce soit en rayon ou dans les différentes publications destinées à vos clients (catalogues, magazines, journaux, newsletter, etc.) ;
  • renoncer à disposer les fraises espagnoles aux endroits stratégiques de vos points de vente, à savoir en face de l’entrée, sur des ilots dédiés, ou en tête de gondoles ;
  • ne pas recourir à des mises en scène pour vendre la fraise hors saison (à savoir jusqu’en avril), en l’associant par exemple à de la crème et des tartelettes. Une demande valable aussi pour d’autres denrées, comme les asperges du Pérou associées à de la mayonnaise, viande séchée ou autre ;
  • indiquer clairement, de manière bien visible et transparente le pays de provenance ainsi que les noms des producteurs de fraises importées, que ce soit sur les affichettes qui accompagnent ces fruits en rayon, dans les publicités ou sur le dessus des barquettes ;
  • ne plus utiliser de formulations qui peuvent induire en erreur le consommateur sur la saison de la fraise en Suisse. Une demande valable pour la mise en rayon, ainsi que toute publication ;
  • être en mesure de prouver toute allégation de durabilité concernant l’assortiment.

Les dates de la tournée romande #Ramènetafraise

29.05.21Marché de Boudry (NE)
01.06.21Marché de Neuchâtel (NE)
02.06.21Marché de La Chaux-de-Fonds (NE)
04.06.21Marché de Fleurier (NE)
05.06.21Gare de Lausanne (VD)
12.06.21Gare de Genève (GE)
08.06.21Place fédérale (BE)
12.06.21Marché de Delémont (JU)
15.06.21Gare de Delémont (JU)
19.06.21Marché de Fribourg (FR)
27.09.21Festi’Terroir Genève (GE)
28.08.21Festi’Terroir Genève (GE)
28.08.21Objectif Terre Lausanne (VD)
29.08.21Festi’Terroir Genève (GE)
29.08.21Objectif Terre Lausanne (VD)
09.09.21Semaine du goût Sion (VS)
25.09.21Concours suisse des produits du terroir Courtemelon (JU)
26.09.21Concours suisse des produits du terroir Courtemelon (JU)
05.10.21Les Jardins du Flon, à Lausanne (VD)
16.10.21Epicerie fine Côté Potager, à Vevey (VD)