27.10.2015, Robin Eymann / Si la fibre optique se cantonne à rester dans la rue, vous y perdrez en qualité. Shutterstock /ChiccoDodiFC
Le client n’échappera pas à cette avancée technologique, mais il peine à saisir ce qu’il y gagne réellement.
Fibre optique (FTTH), All-IP, VoIP, tout-numérique… Voilà tout un jargon spécialisé qui se faufile dans notre quotidien, notamment dans les offres promotionnelles des opérateurs. Mais vous êtes un certain nombre à vous heurter à ces terminologies et à en faire part à nos experts conso. «On me propose la fibre optique avec la TV 2.0, que dois-je comprendre?», «La FTTH, c’est la même chose que le câble? Pour quelle vitesse, quel prix?». Coup de projecteur pour néophytes.
Pour faire simple, la fibre optique (FTTH, pour Fiber to the home, littéralement, la fibre qui arrive jusqu’à la maison) sert à acheminer des données. Au même titre que le câble en cuivre. La différence, pour l’imager ainsi, consiste à faire transiter les informations non plus sur une simple route cantonale, mais sur une autoroute à quatre voies. En clair, la fibre optique devrait permettre une augmentation quasi illimitée des capacités de transmission des données, avec des vitesses de débit hyperrapides. Voilà le décor planté.
Dans les faits, la vitesse et le volume de transmission dépendent aujourd’hui encore d’un autre paramètre, géographique celui-là: si la fibre optique entre directement à l’intérieur de votre foyer, vous serez bien servi; si elle se cantonne à rester dans la rue adjacente ou dans le quartier, le dernier maillon qui vous relie à elle reste le câble. Vous y perdez donc en qualité.
Zone grise
Les situations restent encore très variables d’un endroit à l’autre. Tous les opérateurs, câblo-opérateurs et téléréseaux vont équiper leurs infrastructures en fibre optique, chacun selon son agenda de déploiement propre. Les grandes villes sont les premières servies. Le changement est, la plupart du temps, gratuit pour l’utilisateur si son immeuble est déjà connecté. L’installation peut revenir à la charge du propriétaire, si ce dernier souhaite anticiper le calendrier prévu.
Il en va autrement des régions périphériques, notamment en montagne, où il est moins rentable de faire entrer la fibre optique directement dans les foyers. Ces zones risquent fort de ne pas bénéficier du très haut débit, sauf si le législateur en décide autrement. Le sort du haut débit sera en effet réglé dans l’Ordonnance sur le service universel, toujours en consultation. Jusque-là, le consommateur reste dans une zone grise.
Pour le consommateur, connaître le gain réel de rapidité restera très difficile à saisir tant que les offres d’abonnement mentionneront le débit maximum possible, et non le minimum garanti. Ce sont des promesses, mais dont le client ne voit pas forcément la couleur.



