Article : Roses labellisées

A nos amours éthiques

2.2.2016, Stéphanie Billeter / Photo: Jean-Luc Barmaverain

Max Havelaar et Fair Flowers Fair Plants: ces deux labels règnent sur le marché suisse de la fleur coupée.



Privilégier une rose éthique, cela vous parle-t-il? Depuis quinze ans, en effet, Max Havelaar a introduit en Suisse son label Fairtrade destiné aux fleurs, permettant au consommateur de s’y intéresser autant qu’au café ou au cacao. Développer ce marché équitable a un sens, ne serait- ce que parce que la production nationale de roses ne pourvoit pas à la demande: en 2014, 120 tonnes de roses mini et normales étaient indigènes, contre 8000 importées d’Europe, du Kenya, de l’Equateur, de la Tanzanie.

Cependant, quand vient le 14 février, la tradition fait peu de cas des principes éthiques. De l’aveu de Fabien Rauber, chef marketing de Jumbo, «en premier plan, les clients regardent le prix et la qualité. Leur affinité pour les labels n’est pas perceptible.» Qu’à cela ne tienne…

Le geste éthique quand même

La Saint-Valentin est un moment-clé, les fleuristes y enregistrent 5% de leur chiffre d’affaires. Un moment que Max Havelaar planifie des mois à l’avance et, «en cas de manque de main d’oeuvre, les fermes font appel à du personnel temporaire, qui bénéficie, lui aussi, d’un contrat en règle, d’un salaire digne et de conditions de travail respectueuses et sûres», souligne Florie Marion, porte-parole.

Ces roses labellisées sont surtout visibles au rayon fleurs de la grande distribution: elles représentent 97% de l’assortiment de Migros, 100% de celui de Coop, tout comme celui de Landi, dont «toutes les roses viennent de plantations certifiées», au dire de Sonja Schild, porte-parole. A l’exception de Jumbo, qui vend des plantes en pot labellisées Fair Flowers Fair Plants (FFP, du hollandais MPS, le seul label dédié au secteur horticole et avec des critères environnementaux plus stricts), Max Havelaar domine largement ce marché.

«Ce qui est certifié, c’est le système, pas la fleur, rappelle Florie Marion. Les standards Fairtrade touchent les conditions de travail, les salaires, les contrats, ou l’interdiction d’utiliser certains pesticides. La ferme floricole, tout comme l’entreprise qui vend les fleurs, doit respecter ces standards.» Dans chaque pays producteur, l’organisme Flocert effectue des audits pour Max Havelaar, permettant de certifier des fermes, ou de leur retirer le label si les standards ne sont pas respectés. «Aujourd’hui, 60 fermes floricoles sont Fairtrade», ce qui correspondait, pour 2014, à plus de 78,5 millions de tiges vendues en Suisse.

Paradoxalement, les fleurs importées en avion paient un tribut moins lourd que les fleurs cultivées dans les serres chauffées d’Europe. Mais pour avoir un bilan carbone le plus neutre possible, «il faudrait suivre avec les fleurs le même rythme des saisons qu’avec les légumes, assure Benoît. Je propose donc à mes clients la tulipe, symbole de l’amour», ajoute le gérant d’Au monde des fleurs à Lausanne. Pour que la tradition change de camp!

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Interpellation des grands distributeurs

 
Nous demandons aux distributeurs

  • cesser le marketing agressif sur les fraises, mais également sur d’autres denrées hors saison, que ce soit en rayon ou dans les différentes publications destinées à vos clients (catalogues, magazines, journaux, newsletter, etc.) ;
  • renoncer à disposer les fraises espagnoles aux endroits stratégiques de vos points de vente, à savoir en face de l’entrée, sur des ilots dédiés, ou en tête de gondoles ;
  • ne pas recourir à des mises en scène pour vendre la fraise hors saison (à savoir jusqu’en avril), en l’associant par exemple à de la crème et des tartelettes. Une demande valable aussi pour d’autres denrées, comme les asperges du Pérou associées à de la mayonnaise, viande séchée ou autre ;
  • indiquer clairement, de manière bien visible et transparente le pays de provenance ainsi que les noms des producteurs de fraises importées, que ce soit sur les affichettes qui accompagnent ces fruits en rayon, dans les publicités ou sur le dessus des barquettes ;
  • ne plus utiliser de formulations qui peuvent induire en erreur le consommateur sur la saison de la fraise en Suisse. Une demande valable pour la mise en rayon, ainsi que toute publication ;
  • être en mesure de prouver toute allégation de durabilité concernant l’assortiment.

Les dates de la tournée romande #Ramènetafraise

29.05.21Marché de Boudry (NE)
01.06.21Marché de Neuchâtel (NE)
02.06.21Marché de La Chaux-de-Fonds (NE)
04.06.21Marché de Fleurier (NE)
05.06.21Gare de Lausanne (VD)
12.06.21Gare de Genève (GE)
08.06.21Place fédérale (BE)
12.06.21Marché de Delémont (JU)
15.06.21Gare de Delémont (JU)
19.06.21Marché de Fribourg (FR)
27.09.21Festi’Terroir Genève (GE)
28.08.21Festi’Terroir Genève (GE)
28.08.21Objectif Terre Lausanne (VD)
29.08.21Festi’Terroir Genève (GE)
29.08.21Objectif Terre Lausanne (VD)
09.09.21Semaine du goût Sion (VS)
25.09.21Concours suisse des produits du terroir Courtemelon (JU)
26.09.21Concours suisse des produits du terroir Courtemelon (JU)
05.10.21Les Jardins du Flon, à Lausanne (VD)
16.10.21Epicerie fine Côté Potager, à Vevey (VD)