26.10.2021, Sophie Michaud Gigon
Le marketing se retrouve sous des formes infinies. Contrer la stimulation de la demande, ne pas se laisser fasciner par le miroir aux alouettes, relever nos manches. Ce combat prend des tours tout aussi variés.
Dernièrement, le Parlement a validé la nouvelle Loi sur les produits du tabac et rejeté l’initiative populaire. Le texte «Oui à la protection des enfants et des jeunes contre la publicité pour le tabac» sera donc soumis au peuple. Historiquement, la FRC ne prend pas position sur les sujets liés au tabac et à l’alcool, d’autres acteurs sont au front.
Ici, toutefois, les choses sont un peu différentes. D’abord parce qu’il est question de publicité – ce mot fait frétiller les antennes de nos équipes depuis la création de la FRC – et donne l’envie d’en découdre. Ensuite, on souhaiterait qu’interdire la publicité pour le tabac à l’égard des jeunes contribue à freiner les coûts de la santé. Et ça, c’est aussi notre dicastère. Ces motivations justifient l’implication de notre association sur cet objet.
Rappelons-le, lutter contre la publicité et vouloir de l’information à la place fait partie de notre ADN. Ces dernières semaines, la FRC a avancé dans ses discussions avec les grands distributeurs autour du marketing offensif en faveur de la fraise espagnole. On poursuit aujourd’hui avec notre analyse sur le greenwashing et nos demandes réitérées pour un cadrage des allégations entourant le produit. Durant les mois à venir, on continuera aussi à décortiquer l’influence du marketing sur nos actes d’achat, son apport éventuel pour un changement de réflexes.
Au-delà des supports traditionnels, affiches au format mondial en ville ou encarts dans les magazines, la FRC va s’attaquer aux supports numériques. Entre les stories et discours des influenceurs de même que la responsabilité qui devrait aller avec, le marketing ciblé – et donc le profilage de nos habitudes –, la publicité insérée dans les applications et les jeux vidéo. Certains internautes y baignent jusqu’à plusieurs heures par jour (lire encore page ci-contre), il y a de quoi faire!
Enfants et jeunes sont des cibles de choix. La multiplication des canaux digitaux offre aux entreprises un accès illimité à ces consommateurs en herbe. L’esprit critique ça ne s’invente pas, ça se développe. Un cerveau qui se construit est encore plus réactif aux stimuli et perméable à leur répétition. Ainsi, après avoir beaucoup œuvré sur le marketing enfant, souvent en lien avec l’alimentation, la FRC explorera plus largement ce champ et agira en conséquence.


