31.5.2011, Huma Khamis

Dans la téléphonie mobile multifonction, Apple se fait gentiment rattraper par ses concurrents.

Qui aime bien copie bien, diront les mauvaises langues. De nos jours, en effet, les téléphones à la mode doivent indispensablement présenter un écran tactile, renoncer au clavier complet au profit d’une à trois touches sur une face complètement lisse. Un nouveau canon de beauté auquel tous les fabricants se sont soumis, à l’exception de la marque Blackberry, qui affiche toujours une zone boutonneuse plus ou moins bien camouflée sur ses modèles. Ce look d’adolescent, jugé si XXe siècle par certains, ne séduit plus guère: Blackberry voit ses ventes chuter dangereusement. De son côté, l’iPhone d’Apple continue d’ensorceler les utilisateurs et se place en tête en termes de chiffres de vente par rapport aux autres fabricants de téléphones mobiles.

Querelles et procès

Et si les modèles exposés en vitrine semblent tous identiques, dans l’arrière- boutique, les fabricants se livrent entre eux à une guerre féroce à coups de brevets déposés pour chaque innovation et de procès intentés pour violation de ceux-ci. C’est notamment le cas de Samsung et d’Apple qui, après avoir pourtant longtemps collaboré au développement de composants électroniques, s’accusent et se poursuivent mutuellement.
On en vient à se demander si ces batailles incessantes ne finissent pas par nuire à la créativité et à de réelles innovations dans le domaine: les nouveaux modèles ressemblent comme deux gouttes d’eau à leurs concurrents et présentent à peu près les mêmes fonctionnalités. Dans certains cas, la ressemblance avec les anciennes versions de l’iPhone 3G est poussée à l’extrême: le modèle Samsung Omnia 7 et le Blackberry Bold 9780 n’ont pas passé le test de résistance à la pluie, et nous rappellent les débuts émouvants d’Apple dans le monde de la téléphonie il y a à peine trois ans de cela.

Au rayon des nouveautés

Les téléphones mobiles doivent, d’une part, évoluer au gré des nouvelles utilisations qu’on en fait et, d’autre part, s’adapter aux nouvelles performances des réseaux des opérateurs. Aujourd’hui, le téléphone mobile sert certes à téléphoner, mais aussi à échanger de nombreuses informations, par e-mail, sur internet ou sur les réseaux sociaux.
On distingue ainsi les modèles basiques de ceux, surnommés smartphones et munis d’un écran plutôt grand, capables de surfer sur le web et d’échanger des e-mails. Entre-deux se situe la zone grise des téléphones multimédia, munis de certaines fonctionnalités comme l’appareil photo ou le lecteur MP3.
Disons-le d’emblée: à l’heure actuelle, tous les téléphones, même les plus élémentaires, s’acquittent très bien de leur devoir premier, à savoir téléphoner et envoyer des SMS. A noter que seul Apple ne propose pas de modèle d’entrée de gamme et s’adresse plutôt à un public prêt à dépenser plus que la moyenne.

Débits plus importants

En parallèle, le progrès des normes dans le domaine des réseaux de téléphonie mobile permet un échange de données plus grand. Les opérateurs suisses offrent actuellement un réseau 3G mais promettent de migrer sous peu vers les normes HSPA+ ou même LTE (lire FRC Magazine N° 33 sur la qualité des réseaux mobiles) permettant des débits internet plus élevés. Par conséquent, les fabricants de mobiles, de leur côté, commencent à commercialiser des modèles compatibles avec ces évolutions, comme c’est le cas pour certains modèles HTC.

Le tiercé gagnant

Côté qualité sonore, même si les modèles actuels sont tout à fait acceptables, le réseau permettra bientôt d’offrir un son HD, proche de celui d’un CD audio, pour autant que le téléphone de chaque interlocuteur intègre aussi cette technologie, nommée WB-AMR (pour Wideband-Adaptive Multi Rate), offerte d’ores et déjà par certains modèles HTC, Nokia et Samsung.
De son côté, le dernier-né d’Apple n’offre pas encore ces évolutions techniques, qui seront intégrées dans une prochaine version. Qu’à cela ne tienne, la pomme continue de faire des émules, et ceux qui y ont goûté peinent à y renoncer. Les grandes marques ont donc réussi à enrôler les consommateurs dans leurs guerres: alors que certains soutiennent les fabricants historiques de téléphones, d’autres ne jurent que par Apple.
Au final, les résultats de laboratoire montrent que l’iPhone 4 se situe certes dans le tiercé gagnant avec le Samsung Galaxy S et le HTC Incredible S mais perd sa première place en raison d’un système d’exploitation au demeurant très performant mais offrant peu de souplesse.

 » Télécharger le test sur les smartphones en entier (avec conseils et tableaux comparatifs)
 » Suppléments web: tableau comparatif 1 et tableau comparatif 2