2.2.2016, Aline Jaccottet
Le web s’est imposé dans le quotidien. Quelques conseils pour que les plus jeunes apprennent à déjouer ses pièges.
Chez les Webster, internet est omniprésent, avec tout ce qu’il comporte de joies… et de déboires: cyberaddiction, ordinateurs insuffisamment protégés contre les virus, sexting, jeux «free-to-play»… Des mésaventures qui peuvent arriver à chacun d’entre nous et dont l’Office fédéral de la communication a tiré quinze histoires sous forme de bandes dessinées, toutes assortie de conseils de bonnes pratiques.
Une BD qui fait un carton
La brochure qui relate la vie de cette famille fictive s’appelle Petites histoires d’internet. A sa publication fin novembre 2015, elle a fait un carton. «Au lancement, le site a été vingt fois plus visité qu’en 2010. Et il n’a fallu que deux mois pour écouler 250000 livrets, contre cinq ans lors de la première édition», explique Alexandre Milan, qui s’est occupé de la conception de la brochure.
Un succès peu étonnant, au vu des enjeux du web dans les familles. Directrice générale d’Action Innocence, une association qui vise à préserver la dignité et l’intégrité des enfants sur internet, Tiziana Bellucci tient tout d’abord à faire la distinction entre cybercriminalité et risques et dérapages liés au web. Les infractions du premier phénomène – pédophilie, incitation à la haine raciale – font l’objet de poursuites pénales, contrairement au deuxième phénomène, moins grave mais plus fréquent.
Des codes bien particuliers
En effet, beaucoup de parents ne comprennent pas quel usage leurs enfants font du web, alors que ces derniers sont équipés toujours plus tôt – parfois dès l’âge de 8 ans. Pendant plusieurs années, les plus jeunes communiquent quasi exclusivement par messages, en créant des groupes et en partageant des photos ou des vidéos. Il faut attendre en moyenne l’âge de 15 ans pour que «les ados sortent et se retrouvent dans la «vraie vie». On constate un retour à l’usage classique du téléphone – pour se parler et non s’envoyer des messages – à partir de 18 ou 20 ans», explique la directrice générale d’Action Innocence.
Les parents sont également déconcertés par le langage de leurs rejetons. «Les ados communiquent beaucoup par images. Une jeune fille de 12 ans enverra par exemple la photo d’une paire de chaussures pour demander à une amie si elle lui plaît. Si c’est le cas, cette dernière répondra par un like ou un smiley», illustre Tiziana Bellucci.
Limites floues
L’absence d’internet dans les générations précédentes n’aide pas les parents à instaurer un modèle éducatif, puisqu’ils n’ont pas de référence. Eux-mêmes ne sont pas très au clair quant aux limites de l’intime face au web, preuve en est de ces photos postées par des parents ravis de montrer leurs enfants fesses à l’air à la plage ou barbouillés de chocolat pour susciter les commentaires attendris de leurs proches.
Mignon, certes, mais «en postant des photos ainsi, vous créez leur identité numérique sans leur demander leur accord. Comment réagiront-ils des années plus tard en voyant ressurgir ces images parfois intimes? Ce que vous postez sur le web ne vous appartient plus!» réagit Tiziana Bellucci.
Elle constate aussi que le recours à des logiciels permettant de gérer les activités sur le web est encore trop rare. «Nous avons créé un jeu-diagnostic en 2014 pour permettre aux parents de voir s’ils maîtrisaient suffisamment la sécurité des tablettes, smartphones et autres ordinateurs. Le constat était assez effrayant: la plupart du temps, peu ou rien n’est fait».
Les solutions dans la vie réelle
L’essentiel reste cependant le dialogue. «Le plus souvent, ce n’est pas internet, le problème. C’est davantage le comportement. Et c’est dans la vie réelle qu’il faut chercher les solutions», affirme la directrice générale d’Action Innocence. Le cyber-harcèlement ne fait par exemple que de prolonger et amplifier un mobbing existant dans la vie réelle. Rester attentif à son enfant, garder l’œil sur ses activités et lui permettre de se confier au besoin, autant d’éléments de bon sens qui devraient permettre d’éviter que ses aventures sur Internet se terminent comme celles de la famille Webster!
Les tribulations de la famille Webster à lire ici ou à commander en version imprimée à:
Office fédéral de la communication OFCOM
Direction opérationnelle Société de l’information GIG
Rte de l’Avenir 44
2501 Bienne
Tél: +41 58 460 55 05
http://www.infosociety.ch.




