Article : Tendance

Quand tout travail ne mérite pas salaire

5.5.2015, Pascal Vermot

Faire ses courses, acheter un billet de transport ou de concert devient toujours plus cher… même si le client fait tout le boulot.



«Nous donnons notre argent à des sociétés et devons maintenant aussi faire leur travail sans être payés en retour. Moi, je décide pour qui je veux faire du bénévolat.» Le témoignage de notre adhérente est éloquent: dans divers domaines, c’est désormais au client d’exécuter des tâches autrefois dévolues aux prestataires de services, sans aucune contrepartie financière. Petit tour d’horizon.

Scanner n’est pas gagner

Il y avait les caisses réservées aux personnes en chaise roulante. Chez les distributeurs Coop et Migros, la priorité est désormais accordée aux clients qui scannent eux-mêmes leurs achats, munis de l’appareil «passabene» ou «subito». Pour quels avantages? Pas de rabais, aucun point de fidélité supplémentaire. «Il s’agit d’une offre complémentaire aux caisses traditionnelles. Le gain de temps en constitue l’avantage essentiel. Aucune compensation financière n’est en effet prévue», confirme Tristan Cerf, porte-parole de Migros. Le géant orange affirme qu’il n’en tire aucune économie de personnel. Vu que la cadence du passage en caisse est augmentée, la FRC se permet de douter que les grands distributeurs n’y voient aucun avantage financier… pour eux.

Payer pour imprimer soi-même son billet

Chez Ticketcorner ou sur fnac.ch, il faut payer pour imprimer à domicile son billet de concert. Or, chez Ticketcorner, les conditions tarifaires précisent que le système «print at home» n’entraîne pas de frais supplémentaires. Sauf que le processus de commande vous oblige à choisir un mode de livraison physique, dûment facturé, même si vous imprimez votre billet chez vous…

Gare aux machines !

Le personnel CFF déserte de plus en plus les gares locales. Les clients doivent utiliser les distributeurs ou leur téléphone pour acheter leur billet. Dès lors, ne devraient-ils pas bénéficier de l’effort qui leur est demandé? «La plus grande part des services que nous proposons, comme l’offre de transport ou l’entretien et la construction des voies, très onéreux, reste exécutée par du personnel», rétorque le porte-parole Jean-Philippe Schmidt, qui ajoute que le transporteur propose de nouveaux services accessibles en tout temps. La FRC regrette pour sa part ce choix forcé et le fait que ces prestations supplémentaires soient accompagnées d’une dégradation des services proposés en gare.

Banques: qui perd gagne ?

Les grandes banques, elles aussi, ferment de plus en plus de succursales. Elles invoquent le nombre croissant de transactions effectuées par e-banking. Déjà impacté par des frais de gestion toujours plus élevés, le client paierait-il en plus le fait qu’il n’a plus besoin de se déplacer au guichet? «Si la gratuité de certains produits a parfois disparu, la contrepartie consiste en une offre inégalée de nouvelles prestations et de services accessibles partout et en tout temps», estime Jean-Paul Darbellay, responsable romand de la communication de Credit Suisse. Quant au prix, il souligne que la banque «offre» pour l’équivalent de moins de quatre cafés par mois (15 francs) un «paquet de prestations» complet. La FRC voit d’un mauvais œil la généralisation de ces «paquets» forfaitaires calculés selon la capacité financière des clients. Dans tous les cas, ceux-ci ne devraient pas payer pour des opérations qu’ils réalisent eux-mêmes.

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Interpellation des grands distributeurs

 
Nous demandons aux distributeurs

  • cesser le marketing agressif sur les fraises, mais également sur d’autres denrées hors saison, que ce soit en rayon ou dans les différentes publications destinées à vos clients (catalogues, magazines, journaux, newsletter, etc.) ;
  • renoncer à disposer les fraises espagnoles aux endroits stratégiques de vos points de vente, à savoir en face de l’entrée, sur des ilots dédiés, ou en tête de gondoles ;
  • ne pas recourir à des mises en scène pour vendre la fraise hors saison (à savoir jusqu’en avril), en l’associant par exemple à de la crème et des tartelettes. Une demande valable aussi pour d’autres denrées, comme les asperges du Pérou associées à de la mayonnaise, viande séchée ou autre ;
  • indiquer clairement, de manière bien visible et transparente le pays de provenance ainsi que les noms des producteurs de fraises importées, que ce soit sur les affichettes qui accompagnent ces fruits en rayon, dans les publicités ou sur le dessus des barquettes ;
  • ne plus utiliser de formulations qui peuvent induire en erreur le consommateur sur la saison de la fraise en Suisse. Une demande valable pour la mise en rayon, ainsi que toute publication ;
  • être en mesure de prouver toute allégation de durabilité concernant l’assortiment.

Les dates de la tournée romande #Ramènetafraise

29.05.21Marché de Boudry (NE)
01.06.21Marché de Neuchâtel (NE)
02.06.21Marché de La Chaux-de-Fonds (NE)
04.06.21Marché de Fleurier (NE)
05.06.21Gare de Lausanne (VD)
12.06.21Gare de Genève (GE)
08.06.21Place fédérale (BE)
12.06.21Marché de Delémont (JU)
15.06.21Gare de Delémont (JU)
19.06.21Marché de Fribourg (FR)
27.09.21Festi’Terroir Genève (GE)
28.08.21Festi’Terroir Genève (GE)
28.08.21Objectif Terre Lausanne (VD)
29.08.21Festi’Terroir Genève (GE)
29.08.21Objectif Terre Lausanne (VD)
09.09.21Semaine du goût Sion (VS)
25.09.21Concours suisse des produits du terroir Courtemelon (JU)
26.09.21Concours suisse des produits du terroir Courtemelon (JU)
05.10.21Les Jardins du Flon, à Lausanne (VD)
16.10.21Epicerie fine Côté Potager, à Vevey (VD)