27.5.2014, Laurence Julliard / Image: MarcelClemens/shutterstock.com
Des propriétaires qui envisagent des travaux peuvent devoir désamianter le logement au préalable.
«Mon appartement est chauffé par des radiateurs électriques, nous apprend une lectrice. Un électricien m’a recommandé de ne pas utiliser la ventilation à cause de l’amiante qu’ils dégageraient. A qui m’adresser pour savoir si je suis exposée à des émanations?» Des questions similaires, les personnes qui vivent dans des habitations construites avant 1990 se les posent à différentes occasions. Que ceux qui occupent un logement récent se rassurent: depuis lors, il est interdit d’importer et d’utiliser de l’amiante en Suisse.
Qui est concerné ?
L’amiante a été largement utilisée dans la construction, jusqu’à son interdiction: près de 80% du parc immobilier suisse sont potentiellement concernés. Mais cette roche isolante très performante, toxique pour les voies respiratoires, tue aussi. Les personnes les plus exposées sont les ouvriers, mais aussi le particulier qui entreprend ses propres travaux. La période de latence entre l’inhalation de fibres minérales et une maladie des poumons – qui va jusqu’au cancer – se chiffre en vingtaines d’années.
Quand s’en préoccuper ?
Pas de panique, les risques liés à l’amiante dans les bâtiments anciens ne sont pas tous de même ampleur. Avant d’ôter l’ancien carrelage, faites vos propres prélèvements – en vous protégeant! – et envoyez-les à un labo agréé (liste sur fach.ch). Faites appel à un expert pour la rénovation, l’assainissement ou la démolition. La loi vous contraint de toute façon à joindre un diagnostic amiante pour tout chantier soumis à une enquête publique. Tenez-en compte dans l’élaboration de votre budget.
Comment ça se passe ?
La Suva (suva.ch) tient à disposition une liste d’experts qui viennent à domicile effectuer des prélèvements. Il faut compter une cinquantaine de francs par analyse. Faites appel à plusieurs prestataires avant de confier le mandat à l’un d’eux, les offres – et le nombre d’échantillons – variant passablement. Les autorités cantonales et communales exigent une analyse complète du bâtiment. Mais le particulier soucieux de préserver sa santé et/ou celle des ouvriers se contentera d’un diagnostic partiel pour changer ses fenêtres par exemple: un prélèvement de mastic suffit. Commencez par vous renseigner auprès du service technique de votre localité sur ce qui sera exigé pour votre chantier, vous gagnerez un temps précieux.
Et s’il faut désamianter ?
Il n’y a pas de réponse toute faite en la matière. L’expert, dans un rapport détaillé, propose des recommandations et des mesures. Pour les petits travaux, quelques principes simples suffisent: porter un masque approprié, humidifier la zone incriminée et/ou louer un aspirateur spécifique à ce type d’intervention. Dans les cas les plus sévères, vous devrez faire appel à une entreprise spécialisée qui confinera la partie de l’habitation à assainir, avant le démarrage du chantier. Une opération coûteuse qui a déjà conduit des particuliers à renoncer à certains aménagements. De nombreuses brochures vous renseignent sur le démontage et l’élimination des matériaux sans risque pour la santé sur forum-asbest.ch, une plateforme d’information émanant notamment de l’OFSP, de l’OFEV et de la Suva.



