7.5.2013, Anne-Isabelle Aebli / Joli mois de mai... Pas pour les personnes sensibles aux graminées. Photo: Martin Kucera/shutterstock.com

Sale temps pour les allergiques. L’arrivée retardée du printemps fait fleurir tous les arbres en même temps – ou presque. Que faire pour se protéger ?

Ces dernières décennies, les allergies ont explosé. Tous types confondus, elles touchent environ 30% de la population. Ce sont les pollens qui font le plus grand nombre de victimes, avec près d’une personne sur cinq. Autant dire que pour ceux qui souffrent du rhume des foins, le printemps fait pleurer plutôt que sourire. Yeux qui piquent et nez qui coule sont les symptômes les plus courants. L’asthme peut parfois compliquer le tableau. Parmi les principaux allergènes se trouvent les pollens de bouleau (8% des Suisses sont concernés) et de frêne, arbres dont la floraison a commencé entre la mi-avril et fin avril, selon les régions. Et, dès fin mai, ce sont les pollens de graminées (plus de 75% des allergies) qui satureront l’air. Gare aux vents qui brasseront tout cela!

SE RENSEIGNER

Des organismes proposent des cartes polliniques, dont certaines sur internet (meteosuisse.ch ou allergieundpollen.ch, le site du Centre d’allergie suisse). Egalement via une application pour smartphone (Pollen-News, par ex.). De quoi anticiper ses sorties en fonction de son terrain allergique.

SE PROTÉGER

«Enlever ses habits et se doucher en rentrant est la meilleure manière de ne pas infester son habitat avec des pollens irritants», rappelle le Dr Jean-Christoph Caubet, chef de clinique à l’Unité d’allergologie pédiatrique des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG). Se laver les cheveux est aussi recommandé pour éviter le contact avec les pollens durant le sommeil. Il vaut mieux éviter de trop aérer ou de faire sécher le linge à l’extérieur. Mais l’essentiel reste de disposer d’un bon traitement afin de minimiser les effets du rhume des foins.

SE SOIGNER

«Les antihistaminiques par voie orale sont souvent utilisés en première intention, et généralement très bien tolérés, détaille le Dr Caubet. Des traitements sur l’organe atteint peuvent également être prescrits, comme les sprays nasaux, les gouttes oculaires. Le traitement d’un asthme allergique va dépendre de sa sévérité. Se soigner au coup par coup avec un spray dilatateur des bronches suffit en cas de symptômes légers et intermittents. Chez les personnes souffrant de symptômes bronchiques récurrents ou persistants, des sprays anti-inflammatoires tout au long de la période de pollinisation peuvent être indispensables.»

SE FAIRE DÉSENSIBILISER

La désensibilisation est proposée en cas de symptômes importants et/ou persistants, et s’opère par des piqûres ou la prise de gouttes ou de comprimés sous la langue, le plus souvent en hiver. «Elle vise à induire une tolérance aux pollens, avec de bons résultats», précise l’allergologue des HUG. Ce type de traitement semble prévenir l’apparition de l’asthme ou de nouvelles sensibilisations. Il n’est pas proposé avant l’âge de 5 ans.

ALLERGIES CROISÉES

Lorsqu’une personne souffrant du rhume des foins devient allergique aux fruits, on parle d’allergie croisée. «Elles sont fréquentes, surtout chez les allergiques au bouleau», observe Barbara Pfenniger, spécialiste en alimentation à la FRC. La faute à «des homologies de séquence entre les protéines de certains fruits et celles des pollens», explique le Dr Caubet. Ces réactions sont provoquées uniquement par les fruits crus (pomme, poire, prune…).

PRÉVENIR

Il n’existe pas de véritable méthode pour prévenir l’apparition d’allergies. Leur cause, encore inconnue, semble être liée à des facteurs combinant hérédité et environnement. Au mieux sait-on qu’il est utile de laisser les enfants développer un bon système immunitaire, notamment par contact avec des agents infectieux. «La Société suisse de pédiatrie recommande également d’introduire les bouillies de légumes entre le 5e et le 7e mois», souligne Barbara Pfenniger.