2.7.2018, Laurianne Altwegg
Le 2 juillet 2018 a débuté le quatrième tour de négociations de l'accord de libre-échange entre les pays de l'AELE (Suisse, Liechtenstein, Islande, Norvège) et ceux du Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay). Il concerne de près les consommateurs ainsi que d'autres pans de la population, raison pour laquelle la FRC s'est alliée à plusieurs ONG pour demander davantage de transparence et s'assurer la prise en compte des problématiques propres à chaque secteur.
C’est un fait, les textes de négociation des accords de libre-échange ne sont jamais publics. Toutefois, cela ne justifie en rien l’opacité des termes discutés entre les parties. Surtout lorsqu’ils peuvent impacter de manière importante de larges pans de la société. C’est pourquoi la FRC s’est alliée à Alliance Sud, Public Eye, Swissaid et Friends of the Earth Uruguay pour faire entendre la voix des consommateurs dans le cadre des négociations entre l’AELE – dont la Suisse –, et le Mercosur.
Dans un communiqué de presse commun, les organisations demandent davantage de transparence. D’une part en rendant régulièrement public l’état des négociations et en consultant les secteurs de la population potentiellement affectés par le contenu de l’accord. D’autre part, elles estiment nécessaire de réaliser une étude d’impact sur le développement durable et les droits humains, mais aussi de mettre en place un processus assurant le suivi de l’impact économique de l’accord. Une telle étude permettrait de se faire une idée préalable des gagnants et des perdants et de lancer un débat public.
Bien que les textes des négociations ne soient pas connus, l’expérience montre que ce type de traité va bien au-delà des questions commerciales. Côté consommateurs, les bénéfices potentiels doivent tout d’abord être démontrés, autant en ce qui concerne les prix que la qualité des denrées importées. Sans garde-fous, des aliments de qualité douteuse pourraient en effet arriver plus facilement dans leur assiette. Pour garantir une transparence totale, la FRC estime ainsi que les problématiques relatives notamment à la sécurité alimentaire (désinfection de la viande ou cas de viande avariée par exemple), à la traçabilité (suivi des animaux clonés et de leurs descendants), à l’étiquetage (provenance) et à l’utilisation de stimulateurs de croissance interdits en Suisse doivent être prises en compte. Les termes de l’accord doivent permettre le respect des attentes des consommateurs en matière d’impact environnemental, de renoncement aux fourrages provenant de plantes génétiquement modifiées (comme le soja OGM), de bien-être animal et ne pas mettre en danger l’agriculture locale pour que les clients continuent à disposer de produits de proximité.


