29.8.2017, Sevan Pearson
Malgré un récent code de conduite, les financements privés dans le monde médical restent opaques.
Quelque 155 millions de francs: c’est la somme versée en 2016 par l’industrie pharmaceutique à des médecins, des hôpitaux et à divers acteurs de la santé (associations). Frais d’inscription à des conférences, hôtels, conseils médicaux ou encore recherche et développement, tels sont les objets de ces versements. Le problème? Selon plusieurs études, ces paiements peuvent influencer le corps médical dans le choix d’une prescription de médicaments.
Afin de faire face aux critiques, les 59 entreprises pharmaceutiques suisses se sont engagées à plus de transparence en divulguant la liste des bénéficiaires de leurs versements. Résultat: malgré de bonnes intentions, trouver des informations pertinentes s’avère laborieux. Chaque firme publiant ses propres chiffres, ce sont près de 60 sites internet qu’il faut consulter.
Pour remédier à la situation, le bimensuel Beobachter, en collaboration avec le SKS, membre de l’Alliance des consommateurs à l’instar de la FRC, et le centre de recherche allemand Correctiv, a établi une base de données regroupant les informations publiées par les pharmas. Certes, cette page web – en allemand mais accessible depuis frc.ch –, contribue à davantage de transparence. Mais il reste des obstacles. Tous les bénéficiaires de ces versements n’acceptent pas de figurer sur la liste ou le sont de manière anonyme. A peine la moitié des récipiendaires sont recensés et il n’est pas aisé de connaître l’utilisation exacte des fonds perçus.
Le Beobachter, le SKS et Correctiv ont donc pris le problème dans l’autre sens. Désormais, toute personne souhaitant se renseigner sur son médecin peut cocher l’option «Null-Franken-Ärzte» et accéder à la liste des praticiens n’ayant touché aucun versement. Reste à motiver les Romands à s’inscrire à cette base de données.



