5.2.2013, Nicolas Berlie / Antenne du reseau LTE. Photo: shutterstock.com/Gutzemberg
2012 a été une année chargée sur le front des abonnements, mais aussi sur celui des réseaux. Beaucoup d’investissements et trois lettres à retenir: LTE.
2013 sera l’année du LTE, pour Long Term Evolution. Cette nouvelle norme de téléphonie mobile, souvent commercialisée sous le label 4G, permet d’augmenter substantiellement la bande-passante. Rappelons-le, cette dernière est partagée par tous les clients raccordés à une même antenne. Voilà pourquoi il est aussi laborieux de consulter ses e-mails dans un lieu bondé. En ouvrant les vannes, la 4G devrait redonner le sourire aux pendulaires qui, en plus de jouer des coudes dans les trains, jouent souvent des pouces sur l’écran tactile de leur smartphone, en vain.
Le 29 novembre, c’est Swisscom qui a planté la première banderille, lançant le service dans 26 lieux, villes et stations touristiques, dont Fribourg, Genève, Lausanne et Sion. Le géant bleu entend couvrir 70% de la population d’ici fin 2013. De quoi raffermir encore sa position de leader en Suisse, consacrée par le magazine Connect en décembre: Swisscom caracolait en tête du classement des réseaux mobiles suisses (mention «très bien»), suivi par Orange («bien») et Sunrise («satisfaisant»).
Orange conservera-t-il son rang?
Second, Orange se trouve néanmoins dans une situation délicate. L’opérateur a beaucoup investi dans son réseau en 2012, mais la fin de l’année a été mouvementée: lâché par Alcatel-Lucent, Orange a signé in extremis, le 21 décembre, un contrat de maintenance avec Ericsson. En revanche, l’opérateur n’a toujours pas communiqué le nom de son futur équipementier. Du coup, d’aucuns doutent de sa capacité à suivre sa feuille de route, soit le lancement du LTE le 1er juin. «Le réseau actuel d’Orange n’est pas compatible avec le LTE, cela va donc demander une adaptation importante, souligne Pascal Martin, du blog scal.ch. Etant donné la situation, on peut douter qu’ils tiennent l’agenda fixé.» Contacté par FRC Mieux choisir, Orange confirme toutefois la date de lancement «dans dix villes».
Quant à Sunrise, il prévoit le lancement du LTE à Zoug et à Zurich en ce début d’année. Ensuite, le réseau sera étendu à d’autres villes romandes – Genève, Lausanne, Nyon, Vevey et Sion. Une extension prévue en 2013 encore.
Encore faudra-t-il que les investissements suivent. Car, depuis l’échec de la fusion Orange-Sunrise en 2010, les deux opérateurs sont aux mains de financiers. «Avec un horizon de placement de quatre à cinq ans, on peut se demander s’ils vont se lancer dans des investissements conséquents, note Pascal Martin. D’ailleurs, est-il possible d’investir dans trois réseaux LTE en Suisse?» Une chose est sûre, l’arrivée de la 4G va encore creuser l’écart, en termes de services, entre l’opérateur historique et ses deux dauphins. Certes, ceux-ci continueront à jouer la carte des prix, comme l’a fait Sunrise en 2012. Mais les clients vraiment rentables, ceux qui consomment beaucoup et qui cherchent donc un haut niveau de prestations, iront voir chez Swisscom.



